Après des mois de négociations tendues, des parties concernées ont annoncé que le Hamas et Israël s'étaient mis d'accord sur un cessez-le-feu. L'annonce a été faite après que l'aile militaire du Hamas a accepté les termes proposés de l'accord. Le cessez-le-feu devrait durer six semaines.
Des sources bien informées avaient depuis quelques jours confirmé qu'un accord avait été conclu, mais que Netanyahu souhaitait obtenir l'approbation de son cabinet avant que les termes de l'accord n'entrent en vigueur - ce qui a été fait le lendemain.
De leur côté, les médiateurs au Qatar avaient fait état de progrès significatifs malgré les obstacles de dernière minute concernant les arrangements militaires et l'approbation politique. L'accord, mis en œuvre dès dimanche, prévoit un retrait progressif des forces d'occupation israéliennes de la bande de Gaza, une augmentation de l'aide humanitaire et une feuille de route pour une stabilité à long terme.
Rappelons que qu’Israël, selon les autorités locales a tué plus de 46 000 Palestiniens et que des milliers d'autres n'ont pas été recensés. Une étude récente de The Lancet a estimé que le nombre réel de morts pourrait être supérieur de 40 %.
Malgré des progrès dans les négociations, plusieurs facteurs ont retardé la finalisation de l'accord, notamment la question du redéploiement des forces israéliennes à l'intérieur de Gaza et l'établissement et la surveillance de la zone tampon, ont été à l'origine de ces retards.
Si l'accord est respecté, la première des trois phases prévues marquera la fin des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza. Le retrait progressif d'Israël des centres habités coïncidera avec l'acheminement de l'aide humanitaire.
Première phase : cessez-le-feu et premières opérations de secours
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Retraits israéliens des zones peuplées
L'action la plus importante au cours de cette phase sera la réouverture du point de passage de Rafah, ce qui est indispensable pour l’acheminement de l'aide humanitaire et les évacuations médicales. Selon un projet de texte de l'accord publié par Middle East Eye, les forces israéliennes se redéploieront autour de ce point de passage. Les forces israéliennes devraient également se retirer progressivement du corridor de Philadelphie, qui borde l'Égypte. L'accord prévoit également le retrait des forces des zones peuplées de Gaza jusqu'à au moins 700 mètres à l'intérieur de la frontière de la bande de Gaza, mais la taille de la zone tampon officielle n'a pas été précisée. L'accord stipule qu'Israël autorisera les Palestiniens à retourner chez eux dans la partie nord assiégée et qui a été la plus touchée par les attaques israéliennes et par la famine qu’elles ont provoquée.
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Augmentation de l'aide humanitaire
Six cents camions d'aide humanitaire transportant des produits de première nécessité seront autorisés à entrer chaque jour dans la bande de Gaza. L'aide comprendra de la nourriture, du carburant, des fournitures médicales et l'équipement nécessaire pour faire face à la situation désastreuse sur le terrain. Les Nations unies et d'autres organisations internationales surveilleront la distribution de l'aide.
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Échanges de prisonniers
L'accord prévoit que le Hamas libère 33 prisonniers israéliens. En contrepartie, Israël libérera 2 000 prisonniers palestiniens. Ce processus échelonné devrait permettre d'instaurer la confiance entre les deux parties et ouvrir la voie à de nouvelles négociations. L'échange se déroulera au cours des prochaines semaines, la première phase devant être achevée peu après le début du cessez-le-feu.
Deuxième phase : calme prolongé et poursuite des négociations
Selon les médias, Israël ne donnera pas de garanties écrites concernant les deuxième et troisième phases de l'accord, à moins que les conditions de la première phase ne soient remplies. Si c'est le cas, la deuxième phase se concentrera sur l'obtention d'un cessez-le-feu plus durable. Cela impliquera de nouveaux échanges de prisonniers, un retrait « complet » des forces israéliennes, un arrangement frontaliers permanent et des mesures de sécurité supplémentaires.
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Troisième phase : Reconstruction et redressement
Si les conditions de la deuxième phase sont remplies, la dernière phase de l'accord portera sur la reconstruction de Gaza. Le projet d'accord, bien qu'il reste flou, exige que le Hamas remette les corps des captifs restants en échange d'un plan de reconstruction à long terme. Ce plan impliquerait un effort concerté de la part des acteurs internationaux, notamment l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, pour aider à reconstruire les infrastructures (dont les écoles, les hôpitaux et les routes), relancer l’économie et répondre aux besoins de stabilisation sociale. A quoi s’ajoute l’élaboration de programmes pour l'emploi et la promotion de l'économie locale. Les médiateurs devront aborder également les questions politiques à long terme, telles que la reconnaissance d'un État palestinien et la stabilité régionale au sens large.
Les Palestiniens de Gaza ont partout fêté l’accord, exprimant des sentiments mélangés de joie, de soulagement et de crainte pour les jours à venir. Des dizaines de milliers parmi eux ont perdu des membres de leur famille, des voisins et des amis, ainsi que leurs maisons et tous leurs biens