L'Institut des études palestiniennes déplore la disparition d'Elias Khoury, rédacteur en chef de la revue Études palestiniennes, qui s'est éteint dimanche matin, 15 septembre, à Beyrouth, des suites d'une longue maladie.
Au cours de sa vie intellectuelle, culturelle et littéraire, M. Khoury a oscillé entre le journalisme, l'écriture et l'enseignement. Il a écrit des dizaines de romans qui ont été traduits dans de nombreuses langues. Ces écrits largement diffusés dans le monde entier et ayant remporté des prix prestigieux, témoignent de sa réputation internationale dans le domaine de la littérature et de la fiction.
Khoury a édité un certain nombre de journaux, de magazines et de périodiques, notamment le journal Al-Safir ainsi que le supplément culturel du journal libanais Al-Nahar qui est devenu une plate-forme culturelle et intellectuelle pour les écrivains et les intellectuels des différentes régions du monde arabe.
Outre ses écrits sur la critique théâtrale et le suivi des œuvres théâtrales arabes et étrangères, Elias Khoury a pris en charge la gestion du théâtre de Beyrouth qui, sous son règne, a accueilli les œuvres théâtrales les plus importantes et s'est mis au service du développement des talents théâtraux émergents qui cherchaient une scène pour présenter leurs œuvres, consacrant ainsi le rôle du théâtre dans le tissu de cette ville dynamique.
Il a enseigné dans un certain nombre d'universités occidentales, notamment Georgetown University, New York University, Berkeley University, Columbia University, en plus de l'American University of Beirut. Cette dernière lui a décerné un doctorat honorifique en reconnaissance de ses compétences scientifiques et de sa carrière culturelle et littéraire.
Elias Khoury s’est très tôt engagé pour la Palestine, écrivant des dizaines d'articles et d'études soulignant les droits nationaux légitimes du peuple palestinien dans leur résistance contre l'occupation israélienne et le colonialisme. Durant son mandat en tant que rédacteur en chef de la revue d’Etudes Palestiniennes , il a fait de la revue une plateforme libre visant à attirer les plumes palestiniennes, arabes et internationales qui soutenaient le droit palestinien. Ses éditoriaux et articles ont constitué une référence littéraire, politique et intellectuelle distinguée.
Elias a accordé une attention exceptionnelle à la question des prisonniers et des détenus dans les prisons israéliennes et y a consacré des pages de la revue, reflétant ainsi l'importance de cette grande question nationale.
Malgré sa maladie et ses longs séjours à l'hôpital, il a continué à suivre et à superviser le travail de la revue avec ses collègues et ses confrères du comité de rédaction. Sa maladie n'a pas constitué un obstacle à la régularité de la publication de la revue. Il a continué à écrire jusqu’à son dernier souffle, notamment depuis le déclenchement de la guerre génocidaire contre la bande de Gaza.
Elias Khoury a plié sa page blanche et lumineuse et a laissé derrière lui un grand héritage de trésors littéraires, cognitifs et culturels sur lesquelles les nouvelles générations reviendront pour mieux comprendre le sens de la loyauté, de l'engagement et de la signification de la Palestine.
Bien entendu, la Fondation consacrera des dossiers spéciaux à feu Elias Khoury dans ses différentes revues et plateformes.
Que Dieu ait pitié de notre défunt. Nos plus sincères condoléances à son épouse Najla, à sa fille Abla, à son fils Talal, à sa petite-fille Yamen, ainsi qu'à ses sœurs et frères.