Rafah : un point de non-passage qui ne s’ouvre qu’au compte-gouttes
Date:
1 février 2024
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Depuis que le poste-frontière de Rafah a été officiellement ouvert en 1979, après la signature des accords de Camp David entre l’Égypte et Israël, il est en fait resté le plus souvent fermé, les périodes d'ouverture constituant de rares exceptions. Il faut dire qu’Israël a déployé tous ses efforts pour faire en sorte que ce point de passage, seule issue dont disposent les Palestiniens pour rester en contact avec le monde extérieur, demeure sous son contrôle et soumis à son bon vouloir.

Depuis le retrait d’Israël de la bande de Gaza en 2005 et jusqu’au 7 octobre 2023, le poste frontière de Rafah n'est jamais resté ouvert de façon durable, puisque Israël a continué, y compris après son retrait, à le contrôler à distance. Il décidait ainsi unilatéralement s’il serait ouvert ou fermé et qui avait le droit de l’emprunter, que ce soit dans le sens des entrées ou des sorties. Après la prise de pouvoir par le mouvement de résistance islamique Hamas, en 2007, le point de passage a renoué avec son état antérieur, à savoir une fermeture quasi perpétuelle.

Il en a été ainsi jusqu'à la révolution égyptienne du 25 novembre 2011, date à laquelle Rafah a réouvert de manière assez régulière, avant qu’on ne revienne, après la destitution de du président égyptien Mohamed Morsi en 2013, à une fermeture quasi permanente. Le Hamas et l’Égypte ont conclu certains arrangements dans le cadre de l’accord palestinien de réconciliation de 2017, au terme desquels l’Égypte a accepté d’ouvrir le poste-frontière cinq jours par semaine à partir de 2018. Cependant, ces arrangements ont fait l’objet d’une application inégale, de sorte que le nombre de Palestiniens habilités à l’emprunter, que ce soit dans le sens des entrées ou des sorties, est demeuré limité. Durant cette période, le commerce extérieur de la bande de Gaza passait essentiellement par les points de passage israéliens, en particulier celui de Karm Abou Salem, et cela afin que la bande de Gaza reste soumise à l’état de siège, et par là contrôlée fermement depuis l'extérieur.

L’opération « Déluge d’al-Aqsa », et le verrouillage total du postfrontière

Depuis que le ministre de la guerre israélien Yoav Galant a annoncé le 9 octobre 2023 la mise en place d’un siège total de la bande de Gaza, précisant qu’il n’autoriserait pas l’introduction d’eau, de nourriture, d’électricité ou de combustible à destination de ceux qu’il a désignés comme des « animaux humains ». C’est ainsi que tous les points de passage qui reliaient la bande de Gaza aux territoires de 1948 ont été fermés, et que l'aviation des forces d’occupation a bombardé le passage de Rafah a quatre reprises, la première d'entre elles juste après le communiqué du ministre.

Dans le même temps, Israël a averti l'Égypte qu’il n’autoriserait pas l’entrée d’aide dans la bande de Gaza à travers le point de passage de Rafah, menaçant de frapper tous les camions qui se risqueraient à braver l’interdiction. En conséquence, des centaines de camions transportant de l’aide ont été bloqués dans le désert du Sinaï, à quelque distance du point de passage de Rafah.

Israël a maintenu l'interdiction d'entrée dans la bande de Gaza de toute aide jusqu'au 21 octobre 2023, c'est-à-dire près de deux semaines après l’annonce initiale de la mise en place d’un siège complet, et cela ous la pression internationale, et aussi en raison du choix fait par l'Égypte de conditionner l'évacuation des porteurs de passeports étrangers à l'autorisation d’aide humanitaire. Mais d’une part le volume des aides admises à pénétrer dans l’enclave était extrêmement faible, très loin de pouvoir satisfaire les besoins vitaux de la population soumise à un siège extrêmement éprouvant, et d’autre part ces aides n’incluaient pas une goutte de combustible. En effet, ce jour-là, ce sont seulement 20 camions qui ont pu pénétrer, un nombre que les Nations unies ont jugé très inférieur aux besoins de la bande de Gaza, qui nécessiteraient quotidiennement 100 camions d’aide, et de manière permanente.

En réalité, même ce chiffre de 100 camions serait insuffisant car, avant le déclenchement de l’offensive israélienne, c’était près de 450 camions de marchandises qui entraient chaque jour à Gaza malgré le siège (il faut savoir que la bande de Gaza est assiégée depuis 2007). Or, dans le contexte de cette offensive criminelle, les besoins de l’enclave en aide humanitaire et en marchandises commerciales ont été décuplés en ce qui concerne notamment les médicaments, les fournitures médicales, la consommation d’énergie. De plus, les gens sont cruellement en manque de produits de première nécessité, sachant qu’ils ont perdu presque tout ce qu’ils possédaient : logement, vêtements, nourriture.

Globalement, les aides qui ont pu entrer dans la bande de Gaza entre le 21 octobre, date d'entrée du premier camion, et le 23 novembre, veille de la trêve humanitaire, se chiffrent à 1.723 camions (sans aucun combustible), soit, si l’on s’en tient purement à l’arithmétique, une moyenne de 50 camions par jour. Encore faut-il préciser que ces aides n’ont en aucun cas pu être acheminées vers le nord de l’enclave[1].

Israël a fait en sorte d’entraver, et cela de toutes les manières possibles, l’entrée de ces aides, ou bien les a fait pénétrer au compte-goutte. Par exemple, il a été décrété que les aides n’étaient pas admises à passer par n’importe lequel des autres points de passage qui relient la bande de Gaza aux territoires de 1948. Il en a résulté l’impossibilité dans une large mesure de mettre en place un flux d’aide adapté et continue. Il faut préciser que par essence, le poste-frontière de Rafah est avant tout destiné aux individus, et bien qu’il inclue un point d’échange commercial, celui-ci n’est pas aménagé pour recevoir des camions en grand nombre. De surcroît, l’état occupant a fait en sorte d’instaurer un filtrage extrêmement exigeant et des fouilles méticuleuses pour entraver l'entrée de l’aide et en plafonner le volume.

Dans un premier temps, l’occupant a imposé que les camions d’aide soient redirigés vers le poste-frontière d’Al-Oga-Nitzana situé entre l'Égypte et les territoires palestiniens occupés, à environ 100 km de celui de Rafah. Là-bas les soldats fouillent les camions et déterminent les catégories d’aide autorisées ou non à pénétrer. Les opérations sont conduites de manière délibérément lente. Une fois achevée l'étape de la fouille, les camions se mettent en file pour retourner à Rafah. C’est-à-dire que dans ce processus, ils ont parcouru une distance de 200 km aller-retour qui n’a aucun autre but que de retarder l’entrée de l’aide. Après leur arrivée au poste-frontière de Rafah, les camions déjà fouillés se dirigent vers le point de passage commercial, qui n’est éloigné que de 200 mètres environ du portail principal, uniquement pour pouvoir décharger leur contenu à cet endroit sous la supervision des Nations unies, qui assurent la responsabilité des distributions d’aide. Cela signifie que les camions ne rentrent pas véritablement dans l’enclave, mais sont déchargés au niveau du portail avant de repartir dans l’autre sens. Ce processus contribue à bloquer encore davantage l’entrée des aides et leur acheminement jusqu’aux bénéficiaires, sachant que l’opération de déchargement prend un certain temps, et qu’ensuite les marchandises doivent être chargées à nouveau, mais sur d'autres camions – palestiniens ou appartenant aux Nations unies –, pour être emportées vers leur destination à l’intérieur.[2]

Dans le cadre des opérations de fouille très complexes, Israël a décrété que certaines catégories d’aide, en particulier les appareils médicaux, étaient interdites. En imposant ces restrictions, il s’assure de garder le contrôle absolu sur les aides, puisqu’il détermine leurs volumes, leurs catégories autorisées, ainsi que les pays qui sont habilités à les expédier.

La trêve et l’augmentation des volumes d’aide

Les aides sont donc demeurées bien inférieures au minimum vital, et limitées pour l’essentiel au sud de la bande de Gaza, jusqu’à la trêve soit conclue afin d’organiser l’échange de prisonniers entre les factions de la résistance palestinienne et l’État occupant, échange qui s’est opéré du 24 au 30 novembre. L’accord prévoyait également l’entrée de 200 camions d’aide par jour, auquel s’ajoutaient 4 camions de transport d’essence et d’autres combustibles. Une partie de cette aide a pu, pour la première fois depuis le début de l’offensive israélienne, être acheminée vers le nord de la bande de Gaza.[3]

Si ce nombre de camions est le plus important enregistré depuis le début de l’offensive, il reste inférieur au minimum nécessaire pour satisfaire les besoins humanitaires, en hausse constante, particulièrement dans le nord de l’enclave où les forces d’occupation s’étaient opposées à tout acheminement d’aide antérieurement à la trêve.

Le fait qu'il ait fallu cette trêve pour que de l’aide puisse enfin pénétrer illustre le drame et l'humiliation que subit le peuple palestinien dans bande de Gaza. La résistance palestinienne a été obligée d’utiliser la carte des prisonniers qu’elle détenait pour obtenir la réalisation d’un certain nombre de revendications. Celles-ci ont dû être modulées en raison du refus opposé par l’occupant de les satisfaire en même temps. Ainsi, la résistance s’est trouvée contrainte de se battre sur trois fronts : l’obtention d’une trêve, l’admission d’un certain volume d’aide humanitaire et enfin l’échange de prisonniers palestiniens en contrepartie des prisonniers israéliens.  C’est pourquoi les bénéfices de l’accord d’échange se sont quelque peu dilués entre ces trois fronts. Si les aides avaient été acheminées depuis le début de l’offensive dans des volumes suffisants et à une fréquence régulière, la résistance aurait pu contester le principe « un prisonnier israélien contre trois prisonniers palestiniens », et réclamer la libération d’un plus grand nombre de Palestiniens.

Il ne faut guère s’étonner que la résistance, déçue par la position des pays arabes et musulmans, se soit orientée vers cette formule en négociant l’accord d’échange. La déception a été particulièrement vive après le sommet arabo-islamique qui s’est tenu à Riyad le 11 novembre, et dont le communiqué final appelait pourtant, en son paragraphe 3, à « briser le siège de Gaza en imposant l'entrée dans le territoire de convois d’aide humanitaire arabe, islamique et internationale chargés de nourritures, de médicaments et de combustible, et cela immédiatement ».[4] En effet, le paragraphe 4 du même communiqué vidait implicitement le paragraphe précédent de son contenu en confiant sa mise en œuvre à l’Égypte et en s’en remettant à ses « meilleurs efforts », ce qui revenait à perpétuer le statu quo. La résistance a attendu quelques jours pour voir appliquer cette volonté de « briser le siège et d’imposer l’entrée des aides » - ce qui soit dit en passant ne s’est pas produit jusqu’à la date où nous écrivons ces lignes.

La résistance n’a eu d’autre choix que d’utiliser la carte des prisonniers pour faire entrer de l’aides humanitaire à Gaza, mais la situation s’est de nouveau détériorée dès la fin de la trêve. Grâce cependant à la pression internationale, les États-Unis ont fini par faire pression sur Israël pour qu’il augmente le volume des aides admises dans l’enclave. Ainsi a été ouvert à compter du 12 décembre le passage de Karm Abou Salem, pour servir de centre supplémentaire de contrôle des camions d’aide, en plus de celui d’Al-Oga-Nitzana, avant qu’ils ne soient dirigés vers Rafah. Israël a ensuite annoncé le 17 décembre que les camions pourraient pénétrer dans la bande de Gaza directement à travers le passage de Karm Abou Salem.

 Cet assouplissement de la position israélienne, qui auparavant excluait toute entrée de camions d’aide à travers les passages « israéliens », est dû à la pression internationale et aux protestations populaires – en particulier aux États-Unis – visant à mettre un terme à l’offensive contre Gaza et à sauver ses habitants. Cela n’a pas empêché le bureau du Premier ministre israélien de prétendre que cette concession n’avait été faite que pour permettre à Israël d’honorer son engagement, pris au terme de l’accord de trêve, d’admettre 200 camions d’aide par jour.

De fait, la pression internationale exercée sur l’occupant s’est intensifiée, particulièrement depuis que le Conseil de sécurité réuni le 22 décembre a adopté la résolution 2720 appelant à augmenter et à faciliter l’entrée des aides dans la bande de Gaza.[5] Toutefois, en vérifiant sérieusement le nombre des camions qui entrent quotidiennement à Gaza, on constate qu’on est loin des 200 camions promis, et que le vrai chiffre ne dépasse probablement pas 150 camions par jour en moyenne.

Les besoins en aide humanitaires se sont évidemment accrus en raison de l’offensive israélienne qui n’a cessé de gagner en violence, de l’augmentation du nombre de réfugiés, de la poursuite des destructions systématiques d’infrastructures médicales et des démolitions des maisons. Ce ne sont pas 150 camions, ni 200, ni même 500 (c’est-à-dire le nombre des véhicules qui entraient avant l’assaut) qui pourraient suffire à combler les besoins de la population gazaouie. Il faut en effet prendre en considération le fait que la très grande majorité de ces aides arrive au sud ou au centre de l’enclave, sans que rien ou presque rien ne puisse être acheminé vers le nord. La situation dans le nord a atteint un tel niveau de gravité que ses habitants harassés par la faim et le siège, en ont été réduits à manger le fourrage de leur bétail, avant d’être contraints, la situation continuant de s’aggraver, à sacrifier leurs bêtes de somme pour se nourrir.

Les forces d'occupation continuent jusqu'à maintenant de faire tout leur possible pour entraver l'arrivée de l’aide, restrictions qui s’accompagnent d’une destruction de toutes les composantes de la vie dans la bande de Gaza. La situation a conduit l’ONG internationale ActionAid à publier un communiqué indiquant que les procédures complexes et arbitraires mises en place pour déterminer les catégories d'aide admises à pénétrer dans l’enclave ont provoqué le blocage de milliers de marchandises essentielles aux postes-frontières.

Les marchandises dont les forces d'occupation continuent d’interdire l'entrée incluent, selon l'ONG, les cylindres d’oxygène, les anesthésiants pour les hôpitaux, les fruits à noyau dur (au prétexte que ledit noyau pourrait être utilisé comme projectile ou pour planter des arbres), ainsi que les piquets de tente qui sont pourtant indispensables pour fournir des abris aux 1,9 millions de réfugiés de Gaza.[6]

Des blessés qui meurent en attendant vainement l’ouverture du poste-frontière

L’autre aspect du drame que représente la fermeture du poste-frontière de Rafah, c’est que les blessés ne peuvent pas être évacués de l’enclave pour être soignés dans des hôpitaux à l’étranger. L’urgence d’ouvrir le poste-frontière pour laisser sortir les blessés se fait sentir de plus en plus avec l’intensification de cette guerre génocidaire contre la population, qui a fait jusqu’à présent plus de 65.000 blessés, un bilan appelé à s’alourdir encore aussi longtemps que l’offensive se poursuit. L’augmentation du nombre de blessés va de pair avec la pratique consistant pour les forces d'occupation à prendre constamment pour cibles directes les hôpitaux et les infrastructures médicales ; Selon les déclarations de Christian Lindmeier, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, à l’agence de presse Anadolu, 22 hôpitaux de la bande de Gaza sur 36 sont hors service, cependant que les 14 restants ne peuvent offrir que des services partiels.[7]

Dans un communiqué publié à la mi-décembre, le Centre euro-méditerranéen pour les droits de l’homme a indiqué que seuls 1 % des 8000 blessés dont l’état nécessiterait un départ d’urgence parviennent à sortir de l’enclave pour se faire soigner à l’étranger. Il faut dire que l’évacuation des blessés obéit à des règles drastiques, les autorités israéliennes imposant d’obtenir l’accord des services de sécurité de l’armée d’occupation pour chaque individu désireux de voyager pour les besoins médicaux. Ainsi, le ministère de la Santé de Gaza envoie chaque jour aux autorités égyptiennes une liste de blessés comprenant 300 noms, mais l’armée israélienne n’autorise à sortir qu’un nombre restrient d’entre eux, entre 20 et 50, et avec un tel délai (variant de 24 à 72 heures) que beaucoup de blessés meurent avant d’être évacués.[8]

Quant aux intéressés qui tentent de sauver leur peau en laissant derrière eux l’enfer de Gaza, il leur faut verser aux responsables situés côté égyptien du poste-frontière des pots-de-vin de plusieurs milliers de dollars par voyageur, afin que ces derniers consentent à inclure leur nom sur les listes de personnes en partance. La somme exigée pour obtenir cette faveur ne cesse d'augmenter à mesure que l’offensive se prolonge : de 3.000 dollars initialement, elle atteint aujourd’hui 10.000 dollars par personne. Ces abus faisaient déjà l’objet de rumeurs depuis le début de l’offensive, mais c’est seulement après que des journaux importants s’en sont fait l’écho qu’ils ont commencé à être connus plus largement, notamment après le reportage publié sur le sujet par le quotidien britannique The Guardian, le 8 janvier dernier.[9] Après le scandale provoqué par cet article, les autorités égyptiennes ont annoncé qu'elles avaient renouvelé les équipes assurant la supervision du poste-frontière, afin d'éviter la répétition de tels abus. Elles ont par ailleurs invité les Palestiniens à porter plainte à la moindre tentative d’extorsion de fonds émanant des personnels de sécurité égyptiens présents au poste-frontière.

Qui est responsable de la fermeture du poste-frontière ?

Lors de sa plaidoirie en défense de l’État occupant devant la Cour de justice internationale, dans le cadre de l'audition relative à la plainte pour génocide déposée contre Israël par l’Afrique du Sud, l’avocat Christopher Straker a déclaré que « l’accès à la bande de Gaza via le poste-frontière de Rafah était contrôlé par l’Égypte, et qu’Israël n’avait aucune responsabilité à cet égard au regard du droit international ». Il tentait ainsi de dédouaner les forces d’occupation des accusations portées contre elles.

Bien entendu, l'Égypte a formellement démenti ces allégations, arguant que ce sont les mesures prises par l’État occupant qui entravent l’entrée de l’aide et la sortie des blessés, réitérant à plusieurs reprises par la voix de son représentant que « le passage côté égyptien est ouvert 24 heures sur 24. »

En vérité, pour quelqu’un qui est sur le point de mourir de faim, de soif, de froid, ou encore sous les bombes ou des suites d'une intervention chirurgicale rendue nécessaire par l’absence de traitement, il n’importe guère, de savoir laquelle des parties a fermé le poste-frontière. Cela d’autant moins qu’Israël n’a en théorie aucun contrôle direct sur un passage qui relie deux pays arabes qui se font face de chaque côté de la frontière. L’Égypte aurait pu trouver là une occasion de répondre d’une manière plus ferme à ces prétentions israéliennes infondées, et cela en ouvrant grand le passage et en autorisant l’entrée des aides et la sortie des blessés sans attendre la permission d’Israël - ce qui, hélas, ne s’est pas produit.

Face à cette situation, le Dr Munir al-Borsh, le directeur général du ministère de la Santé de Gaza, a affirmé dans un entretien donné le 12 décembre à la chaîne Al-Jazeera : « Si c’était à moi de décider, j’aurais fermé purement et simplement ce poste-frontière afin qu’on ne nous accuse pas d’avoir refusé de l’utiliser, alors qu’il est prétendument ouvert, pour faire entrer les aides et sortir les blessés. Je préfère encore que nous mourions en silence et que nous recevions notre rétribution là-haut de la part du Tout-Puissant. »

Traduit de l'arabe par Khaled Osman

 

[1] "الأعمال القتالية في قطاع غزة وإسرائيل | تقرير موجز بالمستجدات رقم 48"، مكتب الأمم المتحدة لتنسيق الشؤون الإنسانية، 23/11/2023.  

[2] هذه العملية وضحها هشام عدوان المتحدث باسم هيئة المعابر والحدود الفلسطينية.في مقابلة على قناة الغد الفلسطينية في: "من رفح إلى العوجة.. رحلة تفتيش المساعدات حتى وصولها إلى داخل قطاع غزة". 

[3] "الهدنة الإنسانية المؤقتة في غزة 2023.. بنودها وتفاصيلها"، "الجزيرة"، 1/12/2023. 

[4] "نص البيان الختامي للقمة العربية الإسلامية في الرياض"، "العربي الجديد"، 11/11/2023.

[5] "مجلس الأمن يعتمد قرارا بشأن توسيع دخول المساعدات لغزة"، "الجزيرة"، 22/12/2023.

[6] "عرقلة دخول شاحنات المساعدات تعيق وصول المواد الغذائية والإمدادات الطبية إلى قطاع غزة في ظل مواجهه 2.3 مليون شخص لخطر انتشار المجاعة والمرض"، منظمة أكشن إيد الدولية، 24/12/2024.

[7] "الصحة العالمية: وضع غزة كارثي والجوع يفتك بالسكان (مقابلة)"، وكالة "الأناضول"، 26/1/2024.

[8] "1 بالمئة منهم فقط نقلوا للعلاج.. تقييد سفر مرضى وجرحى غزة حكم مسبق بالإعدام"، المركز الأورومتوسطي لحقوق الإنسان، 12/12/2023.

[9]Palestinians desperate to flee Gaza pay thousands in bribes to ‘brokers'”, The Guardian, 8/12/2024.

À propos de l’auteur: 

Kareem Qurt est un chercheur palestinien titulaire d’un master en études israéliennes de l’université de Bir Zeit.

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