Faisant suite à Nakba, 1947-1948, ce livre retrace brièvement l’histoire de la guerre qui a suivi la création de l’Etat d’Israël, de 15 mai 1948, et qui s’est terminée par une cuisante défaite des armées arabes. Il se propose d’emblée de refuter les deux récits légendaires de cette guerre, admit par chacun des deux camps comme la pure vérité historique. Selon le premier, qui constitue l’un des mythes fondateurs de l’Etat d’Israël, celui-ci affrontait les armées de cinq pays arabes independents, aux effectifs innombrables et à l’armement sophistiqué, soutenues notamment par la Grande-Bretagne. Quand au second, il prétend qu’au terme d’un moi de combats, les armées arabes allaient l’emporter sur les “bandes sionistes” quand un cessez-le-feu leur a été imposé par les grandes puissances, ce qui a permis à l’ennemi de se ressaisir pour gagner la guerre.
A l’encontre de ces deux récits, Walid Khalidi dresse un tableau précis de la situation sur le terrain à la veille de la guerre, soulignant l’écrasante supériorité israélienne, non seulement en armes, mais aussi en nombre de soldats engagés dans la bataille. Il relate ensuite les opérations militaires, étape par étape, montrant notamment comment elles se sont prolongées durant les deux intervalles de cessez-le-feu et au cours des négociations d’armistice à Rhodes.