Les élections palestiniennes du 20 janvier 1996, organisées sur l'ensemble des territoires dits 'occupés' en vertu des accords conclus à Oslo le 13 septembre 1993 entre Israël et l'OLP, ont été généralement présentées comme un plébiscite pour le processus de paix. A y regarder de plus près, elles en disent un peu plus. D'abord, les résultats obtenus par Y. Arafat (élu président de l'Autorité palestinienne avec 88% des voix) et par ses partisans (plus de trois-quarts des sièges du Conseil élu) masquent la force de l'opposition palestinienne : effets du mode de scrutin choisi, d'inégalités dans les conditions d'expression, mais aussi de l'incapacité de l'opposition, réduite non sans hésitation au boycott, à proposer une alternative au processus en cours. Ensuite, cette opposition, principalement incarnée par le Hamas, a une réalité plus locale qu'internationale, une légitimité plus politique et nationale que religieuse : elle participe à l'expression du nationalisme palestinien. Enfin, ces élections ont révélé et conforté tout à la fois l'attachement palestinien à la construction d'un Etat-nation, qu'on en juge par le comportement citoyen des électeurs, l'enracinement territorial, accru des forces politiques, ou la place des thèmes de l'unité nationale dans le débat politique.
Les perspectives d'un vote Interpréter les élections palestiniennes du 20 janvier 1996
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