Durant cet été 1995, Israël a été agité par une violente polémique au sujet de massacres perpétrés pendant les guerres de 1956 et 1967 : Selon les témoignages de ceux-là mêmes qui dirigèrent les tueries, des centaines de prisonniers de guerre palestiniens et égyptiens furent massacrés sans autre forme de procès.<br>Dans cette affaire, qui ressurgissait après de longues années d’un silence pesant, la presse a joué un rôle exemplaire en recueillant ce qu’il faut bien appeler la <i>revendication</i> du crime par Arié Biro, sorte de massacreur-en-chef, puis en menant l’enquête de façon implacable, mettant à jour d’autres affaires plus atroces les unes que les autres.<br>Mais ce n’est pas tout. Les premiers témoignages mettaient tous en cause des militaires de l’extrême droite, tels Rafaël Eytan ou Ariel Sharon. Ce qui entraîna des historiens proches de ces militaires à répliquer pour dévoiler d’autres massacres, mais commis cette fois par les travaillistes. Le « grand déballage » commençait. Aux accusations des deux bords vinrent bientôt s’ajouter les témoignages de simples soldats qui avaient assisté à ces atrocités et qui, près de quarante ans plus tard, trouvaient enfin l’occasion de libérer leurs consciences de ce trop lourd secret.<br>La <i>Revue d’études palestiniennes</i> publie une sélection des articles qui ont rendu compte de l’événement.