Le mois de mars 1993 a été particulièrement violent en Israël et dans les territoires occupés. En parallèle, une sorte de psychose collective semble s’être emparée de la population israélienne : la peur de mourir dans la rue sous les coups d’un poignard brandi par un travailleur palestinien est à la base des réflexions politiques de la plupart des commentateurs. S’exprimant à la télévision israélienne, le Premier ministre Yitzhak Rabin a déploré cet état de fait, en faisant remarquer que les titres des grands quotidiens populaires, tels <i>Yedioth Aharonot</i> et <i>Maariv</i> étaient trois fois plus gros pour annoncer les attentats de ces dernières semaines qu’ils ne l’avaient été vingt-six ans plus tôt pour annoncer le déclenchement et les batailles de la guerre des six-jours. Son estimation n’avait rien d’exagéré, comme en témoigne un montage réalisé par le quotidien <i>Hadashot</i> le 2 avril, quelques jours après l’intervention du Premier ministre. En juin 1967, le titre : « Latroune et Jinîn sont conquises » s’étalait sur 18 millimètres de haut à la une du <i>Yedioth Aharonot</i>. En mars 1993, le même journal titre : « Un couteau dans le dos » sur 37 millimètres de haut. Le record est battu par <i>Maariv</i>, qui titre : « Le treizième meurtre du mois de mars » sur 61 millimètres.<br>La REP consacre cette revue de presse à un aperçu de l’ambiance survoltée de cette période, en mettant l’accent sur les diverses réactions à la proposition du parti Meretz, qui préconise un retrait israélien immédiat de « Gaza d’abord », dans le but affiché de relancer le processus de paix, de mettre un terme à la friction quotidienne entre les Palestiniens, les colons et l’armée, et d’accroître la sécurité personnelle des Israéliens.